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Un livre de
François Burkard sur
Antoine-Joseph Garson,
graveur sur bois, en France, au dix-neuvième siècle.
spécifications
- textes François Burkard
- format 21 x 30 cm
- 152 pages couleur
- fabrication cahiers cousus, reliure suisse
- avec ajout de cinq gravures grand format encartées
- couverture papier fedrigoni Sirio Color 480g/m²
- papier intérieur fedrigoni Arena Natural Rough 140g/m²
- graphisme Lætitia Bianchi
- parution second trimestre 2023
- diffusion à venir
Garson, fabricant d'images
Ce livre présente la vie et l’œuvre d’
Antoine-Joseph Garson, graveur sur bois qui réalisa de nombreux “canards” entre 1825 et 1842, essentiellement à Paris. Condamné à huit ans de travaux forcés pour fabrication de fausse monnaie, Garson meurt au bagne. Crimes, naufrages, meurtres, vols, catastrophes: ces feuilles à parution occasionnelle, vendues à la criée, s’intéressent à
ce que l’actualité a de plus sensationnel, et les gravures de Garson en donnent une vision paroxystique, figée au moment le plus aigu du drame. Rien d’outré, pourtant, dans ces compositions qui font un usage remarquable du noir et foisonnent de détails délicats. Cet ouvrage est la
première monographie jamais consacrée à un canardier français.
Les journaux appelés canards
Ce beau livre ambitionne de faire découvrir un artiste, Garson, mais aussi
un médium, le canardun médium, le canard. Tirées à des dizaines de milliers d’exemplaires sur du mauvais papier, vendues un sou, ces
humbles feuilles ont peu intéressé les bibliothécaires et les collectionneurs de leur temps. Les canards présents dans ce livre sont donc des rescapés, pour la plupart des pièces uniques sauvées de la disparition par le dépôt légal. Plus d’un demi-siècle après le seul beau livre sur le sujet (
Canards du siècle passé de Jean-Pierre Seguin, éd. Pierre Horay, 1969), où Garson tenait déjà le premier rôle, il était temps de remettre à l’honneur ces étonnants imprimés.
Les gravures sur bois
Les quelque
quatre-vingt-dix gravures sélectionnées dans l'ouvrage donnent à voir la formation d’un style, des images abruptes des débuts, colorées au pochoir dans la tradition de l’imagerie populaire, aux amples compositions des années 1830. Un siècle plus tard, l’ethnologue Arnold van Gennep rapprochera ainsi deux bois de Garson du “modernisme cubiste, avec décomposition des plans et enchevêtrement des gestes”. La
mise en page joue sur les zooms et agrandissements de divers détails d'une même gravure, afin de rendre perceptible la finesse de ces images méconnues trop longtemps considérées comme rustres, car populaires. Cinq gravures, parmi les plus spectaculaires de Garson, seront reproduites et encartées dans le livre, à taille réelle, devenant
cinq affiches pour les lecteurs.
Le texte de François Burkard
Nourri de recherches érudites mais accessible au plus grand nombre, le texte qui accompagne les gravures retrace aussi bien l’histoire longue de l’occasionnel que le contexte immédiat de la
monarchie de Juillet. Les premières années du règne de Louis Philippe, si fertiles pour Garson, coïncident avec l’âge d’or du romantisme et une agitation républicaine permanente. Ce sont aussi des années où règne une censure de fait, ce qui impose aux canardiers de se tourner vers des
imprimeurs clandestins, dont sont ici retracées les carrières jalonnées d’emprisonnements et de procès.